dimanche 9 août 2009

Daredevil : le bien nommé - Episode 2

Les adeptes l’auront compris la nouvelle « Daredevil : le bien nommé » se situe lors du début du run de Bendis après que le Daily Globe ait révélé au monde que le justicier Daredevil et l’avocat aveugle Matthew Murdock ne sont qu’une seule et unique personne (cf le scoop). Voici la suite des ruminements de pensées de Kevin Barkley, qui prennent un tournant encore plus dramatique… Bonne lecture.

Il vit dans un monde de ténèbres empli de bruit, d’odeurs, de sensations que nul autre ne peut percevoir. S’il est aveugle, Matthew Murdock est aussi doté de sens plus développés que la normale et d’un radar qui lui signale tout obstacle. Porté par une passion dévorante pour la justice, il hante les rues de New York la nuit sous le costume rouge de l’ennemi du mal. Stan Lee présente : Daredevil, l’homme sans peur.

Je m’appelle Kevin Barkley, sans-logis de Hell’s Kitchen, un quartier sensible tristement célèbre de Manhattan. J’ai connu Matt Murdock… ça fait maintenant un bail, bien avant qu’il ne perde la vue c’est vous dire… voilà pourquoi il peut nier l’évidence devant qui il voudra, jouer sa grotesque comédie devant les tribunaux, il ne me la fera pas à moi, pas à l’homme à qui il tient son nom de super-héros. On était dans la même classe à l’école élémentaire à l’époque quand je lui foutais des calottes et lui ais donné son surnom de Daredevil, ensuite on a tous deux poursuivit nos chemins chacun son côté mais sa brillante réussite a fait que j’ai toujours eu des échos sur la vie de la « fierté du quartier ». Que voulez vous, le papier journal je le lis avant de me torcher avec !! Mais lui, se souvient-il seulement de son persécuteur ? A y réfléchir, avec le temps il a dû garder de moi un doux souvenir en comparaison de ceux qu’on dû leur laisser les Bullseye et compagnie… Mais j’espère quand même que j’ai toujours ma place dans sa mémoire torturée…

Croyez le ou non, j’ai beau être 24 heures sur 24 dans la rue, il m’est arrivé une seule fois de revoir Matt après tout ce temps, dans des conditions peu heureuses à mon encontre, revêtu de son habit de diable comme si ce détail était de rigueur pour l’occasion de nos retrouvailles. Il faut savoir que depuis quelques années, notre cher pays connaît une explosion de violence contre les sans-abris. C’est un genre de mode pour les délinquants juvéniles de s’en prendre à nous Dieu sait pourquoi nous sommes devenu une sorte de défouloir pour jeunes voyous et jusque là, j’ai été épargné par ce fléau mais comme on dit toutes les bonnes choses ont une fin…

Ce sont des images qu’on se remémore avec gêne et difficulté que même l’alcool ne peut vous faire oublier, des flash-backs aussi brefs et pénétrants que des coups de poignard. Une nuit glacée d’automne… un réveil brutal… trois adolescents armés de batte de baseball, m’insultant, me crachant dessus, puis s’en prenant à moi et à mes biens, des biens et une vie sans grande valeur mais auxquels je tiens éperdument. J’étais plongé en pleine vision de cauchemar dont la bande originale n’était autre que mes cris et dont seul paradoxalement, le Diable a su me tirer… Daredevil venant à mon secours, sortant de nulle part, moi partagé entre effroi et fascination je le fixais : il faisait face à deux adversaires, quand le premier s’est décidé à charger, Matt a esquivé et a répondu d’un coup de matraque au visage, un coup qui a envoyé valdinguer le gosse sur le deuxième. Derrière lui, le dernier larron s’apprêtait à lui fracasser le crâne mais Murdock l’a devancé in extremis d’un superbe coup de pied arrière en pleine poitrine. En dix secondes c’était terminé, mes agresseurs embrassaient le sol sans broncher.
Puis il s’est approché de moi et s’est abaissé à mon niveau, je voulais le regarder dans les yeux mais son masque ne les dévoile pas, logique j’ai pensé, il cache ses yeux aveugles. De son coté, il a voulu me rassurer, me disait que c’était fini et m’a demandé si tout allait bien et c’est là que j’ai réalisé que j’étais frustré, blessé dans mon orgueil, oui j'étais fou de rage. C’est alors que dans un réflexe démesuré, j’ai enlevé violemment sa main de mon épaule et que j’ai hurlé :
« Que cherches-tu Matt ?? A remuer le couteau dans la plaie ? Tu fais quoi là ? Tu te pointes et tu me sauves, moi ?? Tu joues les héros ? Quel genre de phénomène de foire es tu dis moi ? Un aveugle qui a des yeux derrière la tête ?? »
C’était sorti tout seul, exténué moralement, je reprenais mon souffle, il ne s’attendait pas à ça et je doute qu’il comprenait à quoi je faisais allusion mais au moins, j’avais vidé mon sac. Après deux longues secondes mortellement silencieuses, il s’est relevé et disparaissait dans la nature. C’était la première et la dernière fois que je le revoyais et je lui en veux encore non seulement d’avoir épongé sa dette envers moi mais aussi de ne pas m’avoir reconnu ce soir là…
Daredevil où que tu sois je te maudis !



To be continued...


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