dimanche 20 juin 2010

Daredevil Noir - Poker Menteur

Il y a quelques mois, débarquait en France la ligne Marvel Noir dont le principe et de transposer les super-héros de la Maison des Idées dans les années 30 imprégné d'une ambiance polar. Après Spider-man, les X-men et Wolverine, c’est au tour de Daredevil de traverser le temps pour l’époque de la prohibition.

Pour DD en particulier, le concept ne nous promet pas un grand dépaysement puisque la série du héros aveugle est à la base déjà sombre. Pourtant le défi de réaliser une histoire conceptuelle indépendante et intéressante en seulement 4 chapitres n’est pas une mince affaire. Alors comment s’en sort Alexander Irvine, l’auteur de ce 100% Marvel : Daredevil Noir ? C’est ce que nous allons voir.

Matt Murdock aurait voulut être avocat mais le milieu sociale dont il est issu ne lui a pas permis de faire d'études. Au lieu de ça, il travaille pour un détective privé, un certain Foggy Nelson. Petit, il a assisté au meurtre de son père, boxeur trop fier pour truquer ses combats, par un truand. Le même truand qui au cours de l’agression a rendu le petit garçon aveugle. Étrangement, sa cécité a développé chez lui ses autres sens. Ses talents l’ont d’abord poussé vers les planches de théâtre proposant au public un spectacle où il portait un déguisement de diable avant de trouver sa vocation de justicier de Hell’s Kitchen, quartier disputé par deux chefs de gang Orcille Halloran et Wilson Fisk. Un jour, la vie de Matt se verra bouleversée lorsque Eliza, une femme fatale en détresse, va entrer dans le bureau de son patron demander de l'aide.

Irvine est connu dans le monde littéraire et sa plume experte est à la hauteur de sa réputation. L’histoire est bien ficelée, et le traitement des personnages est soigné. Fisk notamment est plus manipulateur que jamais et le rôle de Foggy Nelson est particulièement plaisant à lire. Les clichés et les allusions en rapport aux années 30 sont convenablement exploités. Le récit nous offre également du suspens avec l’identité du mystérieux « tueur à la cible ». Les clins d'oeil sont au rendez-vous comme on peut s'y attendre et l'auteur nous livre un soupçon d'humour appréciable dans une scène où Matt va à l'église se confesser.
Le côté graphique assuré par Tomm Coker est aussi de bonne facture. Un style réaliste et sombre, recette qui a fait le succès de la série régulière et qui correspond idéalement au genre. L’artiste ajoute de nombreux points sur ses dessins rappelant ainsi les premiers comics colorisés un peu comme dans « L’âge d’or » de Maleev (d’ailleurs les deux illustrateurs ont un style très proche l'un de l'autre) par contre la colorisation, elle, reste moderne donnant un cocktail plutôt original. On a aussi l'impression que la narration est tapée à la machine à écrire accentuant cette touche "old school".
Petit bémol en revanche pour des covers placées maladroitement à deux reprises au beau milieu d’une scène, ce qui peut gâcher le plaisir de lecture.

En conclusion, pari gagné pour une adaptation réussie quoique trop courte, qui ravira les fans de tête à cornes et les mordus de polar.

vendredi 11 juin 2010

Marvel Minimates Série 4 - Battle Damaged Daredevil & Bullseye

Ça fait un moment que je voulais avoir une figurine de Daredevil et mon choix s’est porté sur la collection Marvel Minimates, des figurines articulées miniatures qui font penser à ceux des Légos mais en un peu plus grandes (5.5 cm de hauteur contre 4.2 cm) et avec d'avantage de points d’articulations.

La ligne Minimates a été initialement lancée par Art Asylum en 2002 et est désormais produit par Diamond Select Toys. Les figurines sont vendues généralement par lot de deux et les différentes et nombreuses séries s’inspirent des comics, des séries TV, des films ou de licences de jeux vidéos et sont destinées à des collectionneurs adultes (mais non je ne tenais pas à le préciser lol).
J’ai eu donc droit sur cette série à une figurine Daredevil et à une autre de son ennemi juré Bullseye.
Battle Damaged Daredevil
Ce qui saute aux yeux c’est l’état du costume de DD. Un costume en lambeaux dont les déchirures nous laissent apercevoir des égratignures dont est couvert un peu partout notre héros. Ce qui me fait penser qu’on ne le voit pratiquement jamais dans un aussi sale état dans les comics comparé à spider-man par exemple. Daredevil est armé de deux matraques qui peuvent aller soit dans ses poings ou dans un étui placé sur sa ceinture.
Caractéristique sympa des figurines les masques peuvent être enlevés nous laissant découvrir un visage avec des yeux sans pupille, ce qui symbolise bien le handicap de Matt.



Bullseye
Notre vilain a lui, la chance d’avoir un costume en parfait état (lavé, repassé) de couleur bleu (une version noire « Thunderbolt » existe). Il est armé d’un seul couteau, néanmoins je pense que des cartes aurait été plus dans l’esprit du personnage.
Démasqué, on n’a pas de grande surprise hormis l’absence de sa fameuse gravure représentant une cible sur le front contrairement encore une fois à la version Thunderbolt.



Il y a encore deux ou trois autres séries de cette collection, issues de l’univers de Daredevil que je voudrais m’offrir, je pense donc que j’aurais d’autres occasions de vous reparler de ces Marvel Minimates dont je me suis entiché.


Pour finir voilà un lien d’un site américain qui présente cette même série et dont les auteurs sont beaucoup plus doués que moi pour la mise en scène de figurines ^^

mardi 1 juin 2010

La toile aveugle de la dépression (one-shot)

Cette fanfic se déroule à la fin du crossover Secret Invasion, la série régulière de Daredevil n’étant pas touchée par l’événement, j’ai décidé de placer l’action après l’arc « Sans peur » de Brubaker et Lark. Je ne vous fais pas d’état des lieux, Matt Murdock va s’en charger pour moi ;). Bonne lecture !


En temps normal, j’aurai mis mon costume. En temps normal, j’aurai fait le tour du quartier, à la recherche de malfrats à remettre sur le droit chemin histoire de me défouler. Mais cette fois, c’est différent. J’ai pris conscience des échecs cuisants que sont mes vies. Daredevil n’est pas à la hauteur. Lorsque Hood et son armée de super-vilains veulent diriger Hell’s Kitchen, je suis à la ramasse. Quand Mister Fear décide de s’en prendre à la vie privée de Matt Murdock, je suis incapable de m’y opposer. Ce qui nous ramène à ma vie civile et ce n‘est guère plus réjouissant. L’avocat Matt Murdock a menti publiquement pour préserver sa liberté, ce qui ne m’a pas empêché d’aller en prison et son épouse, mon épouse, est en psychiatrie. Oh Seigneur, Milla


Alors j’ai enfilé un sweet-shirt en prenant soin de mettre la capuche sur la tête, porté des lunettes noires, un jogging et des baskets, et je cours. Je cours pour évacuer toute cette rage et ce stress qui se sont accumulés en moi, pour fuir l’enfer que me font vivre au quotidien les remords et la culpabilité. A deux blocs de là, j’entends le murmure d’une musique lointaine particulière. Des chaises volent, les coups de poing pleuvent, des bouteilles se cassent, ce sont des notes que je connais par cœur, celle d’une bagarre générale qui éclate dans un bar. En temps normal, j‘aurai… bref, là, maintenant, je m’en tape ! Je passe devant sans me préoccuper de ce qui se passe à l’intérieure. Tout à coup, mes super-sens m’alertent, je me protège le visage in extremis avant que face à moi, la vitrine explose et qu’un homme la traverse violemment. Je le reconnais avant qu’il ne touche terre. Il reprend ses esprits tant bien que mal, il tourne la tête vers moi mais dans cette tenue, Turk ne me remet pas.


« Putain mec, ramène toi, on se castagne avec la reine des Skrulls !? »


Merde ! Je saute au travers de la vitrine brisée, j’essaie de me frayer un chemin à travers cette marée humaine qui ne demande qu’à en découdre. Je me dirige vers ce point de la pièce où toutes ces brutes se ruent et dont nul n’en ressort physiquement indemne. Même soûle, Jessica Drew se débrouille comme une pro. Elle ne porte pas son costume de Spider-woman, elle n’est donc pas ici en tant que vengeur. Mais quand je l’appelle, elle ferme les yeux et baisse la tête, deux doigts appuyés sur la tempe. Elle a mal au crâne.


« Laissez-moi tranquille ! »


Son état ne lui permet pas de faire de détails. Elle lance une rafale d’énergie, son fameux dard venimeux d’araignée. Toutes les personnes présentes tombent comme des mouches sous sa terrible attaque. Quant à moi, je ne suis pas épargné. Le bras tendu vers Drew, j’ai juste le temps de prononcer péniblement quelques mots « Jess… c’est moi… Matt » avant de m’évanouir comme tous les autres.


Je reviens à moi avec toute la peine du monde. J’ai mal partout et je me mets à tousser. Ici la poussière n’a pas été faite depuis des siècles. A côté de moi, Jessica Drew n’est pas au mieux de sa forme.


« - Où m’as-tu emmené Jess ?
- Une planque de Nick Fury, un dernier cadeau de sa part.
- Arrgh !
- N’essaye pas de bouger, tu as reçu mon venin d’araignée de plein fouet, il va te falloir un moment avant de récupérer.
- Tu empestes le vomi, le tabac froid et la… Vodka ? Jess… le bar… bordel qu’as-tu fait ?
- Tu me poses la question à moi ? Je te signale que c’est toi et tes petits copains qui m’aviez attaqué !
- Non tu te méprends, je te jure, je venais d’arriver, je voulais t’aider !
- Ah oui ? Et qui me dit que tu n’es pas un Skrull ? Tu ne portes même pas ton costume sous tes vêtements !
- Ça, ça ne regarde que moi et entre nous, j’aurai préféré que le Matt Murdock qui ait tant gâché sa vie soit en vérité un Skrull, ça m’arrangerai tu sais, mais non j’ai fait ça tout seul, comme un grand !
- Tu m’étonnes.
- Pardon ?
- Tout à l’heure au bar, je… j’y suis allée pour oublier la grande comédie qu’est devenue ma vie : captive pendant des mois, remplacée par la reine des catins Skrulls, mon visage est le symbole de leur invasion, même après la guerre, tu vois l’topo ? Un type au bar m’a reconnu, les phéromones que mon corps fabrique ne les a pas calmé, leur haine était plus grande. Ils me méprisent tous. Tu as vu l’article du DB de ce matin qui m‘est consacré ?
- Crois-le ou non Jessica mais je suis vraiment aveugle.
- Tu connais « Spider-Cochon » ? Et bien moi on m’a caricaturé en « Spider-Girouette » ! Ha ! Marrant tu ne trouves pas ? Agent de l’Hydra, du Shield, membre des New Avengers, Secret Avengers, Migthy Avengers, Terrienne, Skrull… mais ils ignorent que je ne suis pas responsable de la moitié de ce qu’on me reproche.
- Je sais ce que c’est, avec moi non plus la presse n’est pas tendre mais ce n’est pas…
- Matt, il y a des abrutis sur le net qui parient leur paye que je vais rejoindre les Dark Avengers ! Je fais quoi moi maintenant ?
- Je peux passer un coup de fil à Luke Cage.
- Pour qu’il me tue ? C’est gentil mais je suis une grande fille et lui un pauvre idiot !
- Tu as menti sur ce dernier point, tu ne le penses pas le moins du monde.
- Quoi ?
- Je… désolé.
- On dirait que l’effet de ma rafale s’estompe, tu vas pouvoir y aller dit-elle froidement
-Si je peux faire quelque chose…
- Va t’occuper de ta femme ! Poursuit-elle sur le même ton. »


Après cette blessante réponse, je me résigne à partir sans mot dire mise à part un timide mais sincère « Bonne chance. ». A l’extérieure, je prends mes repères, il semble que je me trouve dans l’East Side. Je suis satisfait du fait qu’il me reste autant de distance à parcourir. J’ai besoin de courir. Évacuer et fuir. Avant de m’élancer, j’entends une petite fille qui fredonne une chansonnette qui m’aurait sûrement amusé dans d’autres circonstances.

« Spider-Girouette, Spider-Girouette
Elle peut retourner sa veste
Est-cqu’elle sauve la planète ?
Bien sûr que non c’est une Skrullette !
Prend garde ! Spider-Girouette est là ! »


Pendant ce temps du côté de Jessica.
Une sonnerie de téléphone la sort de sa torpeur. Elle décroche :
« - Allô ?
- Jessica Drew ?
- Qui est-ce ?
- Abigail Brand à l’appareil.
- Excusez-moi, je vous reçois très mal.
- Oui on ne capte pas très bien de l’espace à un portable ordinaire mais ne vous inquiétez pas je serai brève. Dite-moi je me demandais si ça plairait à notre Spider-Girouette nationale de venir travailler au SWORD ? »


Réponse à suivre dans l’on-going "Spider-woman" de Bendis / Maleev qu’on attend toujours en VF et que je n’ai pas lu d’ailleurs, donc excusez pour les probables incohérences de continuité de cette fin.