lundi 12 octobre 2009

La haine du Diable - Episode 0

Début d’une nouvelle fan fiction dédiée à Daredevil baptisée « la haine du Diable ». Cet épisode-introduction vous présente la légende qui tournera autour de notre récit. J’ai voulu pour cet arc utiliser la face nipponne qui gravite autour de notre homme sans peur, un peu comme dans le premier travail de Bendis sur le perso « Daredevil : ninja » en, je l’espère, plus abouti. Bonne lecture !





La légende de l’épée maudite

- Je préfère vous prévenir, le tableau que je vais vous dépeindre est réellement sombre et est susceptible de provoquer en vous un sentiment de malaise. Mais vous êtes venu jusqu’ici spécialement pour ça, je doute que mon avertissement ne vous fasse faire demi-tour, je me trompe ? Bien. Nous sommes au XIIIème siècle au Japon féodal, dans les hauteurs montagneuses de l’île de Shikoku à l’époque Kamakura plus précisément, mais laissons donc de côté les grandes lignes historiques pour se concentrer sur les on-dit et les approximations qui sont le propre des légendes.

Tout a commencé dans un petit village isolé, dont la mémoire collective a préféré oublier le nom. Un jour, ce village a été réduit à feu et à sang, attaqué par un groupe de pilleurs sans foi ni loi. Le carnage n’épargna ni hommes ni femmes ni enfants. Au terme de cette immonde tuerie, un cœur continuait faiblement à battre. Un survivant avait échappé à la vigilance des assassins. Un jeune garçon, âgé à peine d’une douzaine d’années, dissimulé par les cadavres de ses parents, a pu s’en sortir. Oui mais pour combien de temps peut-on s’interroger. Il était seul, terrifié, loin de tout et livré à lui-même. Il ne désirait qu’une chose dans l’immédiat, partir le plus loin possible de ce macabre spectacle. Il marcha au hasard, des heures durant, s’enfonçant dans les bois, se confrontant à une végétation de plus en plus hostile et sauvage. La lumière du jour s’estompait peu à peu. Le chant des oiseaux laissait place aux bruits et cris d’animaux qu’il ne reconnaissait pas. La fatigue et la faim le tiraillaient. Alors quel ne fut pas sa joie quand il vint devant lui l’entrée d’une grotte, jusqu’à ce que : « Si j’étais toi jeune inconscient, je ne me risquerai pas à pénétrer dans le repère d’un ours. » Ce sage conseil venait d’un homme à la voix d’outre-tombe dont le visage était caché par un capuchon. Ce dernier était assis sur un tronc d’arbre qui longeait le sol, se réchauffant les mains à côté d’un feu de camp. Cependant l’enfant ne se demanda pas par quel mystère, il ne l’aperçut pas avant, lui qui se trouvait là juste devant son nez, surtout avec ce feu qui crépitait si fort et qui montait si haut qu’on aurait pu croire qu’il venait tout droit des enfers. Et pour cause, il était si heureux d’avoir trouvé du secours, du moins sur le moment, c’est ce qu’il pensait. « S’il vous plaît monsieur, par pitié, aidez-moi, le village… ils sont tous morts, maman, papa, les bushis, je vous en prie, c’était si horrible ! » Le mystérieux homme posa sa main sur la tête du rescapé en larme « Du calme petit, je suis là maintenant, je suis au courant de tes malheurs, tout va s’arranger…à condition que tu passes un pacte avec moi ! »
C’est ici un aspect fascinant de cette légende, je m’explique : la religion officielle du Japon a toujours été le bouddhisme, or on a semble t-il, aussi surprenant que cela puisse paraître, la présence d’une incarnation du Diable qui ressemble plus à l’antéchrist des autres religions monothéistes qu’à Māra, l'antithèse de Bouddha. Autre incohérence, au lieu de réclamer en échange de son aide, l’âme du garçon, le démon-opportuniste lui demanda en signe de reconnaissance, son corps à l’âge adulte. « Si tu refuses, je ne te donne encore que quelques minutes à vivre, dans le cas contraire, tu profiteras de la vie jusqu’à ce que je vienne te la retirer de mes mains ! » Comme pour forcer son choix, des grognements se fient entendre de la grotte et semblaient se rapprocher dangereusement. Sous la pression, l’enfant accepta sans temps de réflexion préalable. « Ecoute moi attentivement, je viendrai récupérer ce que tu m’as promis dans six ans, six mois et six jours, d’ici là prend soin de toi : ma future propriété ! » Le fameux triple six si vous n’avez pas fais attention. L’entité funeste saisissa alors un tanuki à la gorge qui passait imprudemment par là, lui transperça le ventre à l’aide d’un de ses ongles qui s’avérait être particulièrement long et poursuivi « Suis cet animal, il mourra au pied de ton nouveau foyer. » Cet acte de cruauté gratuite écœurait l'enfant et il avait de forts doutes sur les dernières paroles de celui qui se considérait déjà comme son nouveau créancier. Mais quand notre innocent voulut lui faire part de son scepticisme, son interlocuteur, le tronc, le feu, bref tout avait disparu comme par magie. Seul restait la pauvre bête qui marchait difficilement en laissant une trainée de sang derrière elle. N’ayant pas d’autre alternative, il se résigna à suivre le tanuki qui se vidait de son sang. Mine de rien, l’animal tenu quelques kilomètres avant de s’effondrer pour de bon.
L’enfant complètement déboussolé se retrouva non loin d’une humble bâtisse au milieu des bois sauvages. Il n’osa pas tout de suite frapper à la porte à cette heure si tardive par peur de ce qui pourrait encore lui arriver mais la faim, la fatigue et le froid le poussèrent à passer à l’acte. C’est ainsi qu’il rencontra la personne qu’il considérera plus tard comme un mentor, un sensei mais aussi comme un père. En effet, un vieil homme vivait seul ici, un maître-forgeron qui s’isola du reste du monde pour se consacrer entièrement à sa discipline. Vous l’aurez compris, on se rapproche du sujet qui nous intéresse. Cet artisan donc, était également originaire du petit village massacré, lorsque l’enfant lui conta ses mésaventures, en occultant volontairement la partie surnaturelle de son histoire, l’hermite l’accueillit chez lui avec la plus grande hospitalité du monde. Au fil des années, notre héros n’a eu de cesse de se perfectionner au maniement du katana sous les principes du bushido, pensant obsessionnellement à l’ultimatum diabolique qui lui pendait au nez.
A la rosée d’un calme matin, le jeune adulte se réveilla brutalement, et su que le moment était venu, le moment de se battre ou de périr pour servir les plans du kami. Sans prévenir son sensei qui dormait encore, il retourna, armé de sa lame, à l’endroit maudit où tout avait commencé : l’entrée de la grotte. Il sentit les mauvaises ondes se rapprocher, il tenait son épée fermement ; à l’affût du moindre danger mais soudain il prit peur, peur de ne pas être à la hauteur, peur que par sa faute le Mal gagne en puissance, peur de tout ce que son échec puisse avoir comme obscures conséquences, alors il fit ce qui lui paraissait le plus raisonnable : il résolut dignement de faire seppuku !
- Seppuku ? Excusez moi je ne connais pas ce terme.
- C’est tout simplement un synonyme de hara-kiri. On raconte alors que lorsque le Diable découvrit le corps et qu’il comprit que son débiteur s’est joué de lui, il poussa des hurlements si violents que le sol trembla à des kilomètres de là et que le katana du défunt absorba une grande partie de cette haine noire. Certains soutiennent que plus tard, le vieil hermite trouva le corps de son élève, il pleura à chaudes larmes, mais quand celui-ci ramassa l’épée qu’il avait forgé lui-même, il ne fut plus le même. Comme possédé, il s’acharna un long moment sur le cadavre de son protégé. Selon la légende, plusieurs shoguns auraient eu en leur possession cette lame maudite et tous ont été réputés pour leur cruauté et leur talent d’épéiste.
- En effet, c’est une histoire qui fait froid dans le dos. Mais dans un monde où de nos jours ce genre de faits peut aussi bien être possible, vous n’y croyez pas ?
- Non absolument pas, ce n’est qu’une légende et avant qu’on l’expose, j’ai eu la chance d'avoir pu tenir ce katana et je vous assure que l’idée de vous décapiter ne me trotte pas dans la tête.
- Vous m’en voyez ravi, Monsieur le directeur ! Merci de m’avoir accordé quelques minutes de votre temps. Je tiens à vous féliciter pour cette nouvelle acquisition, qui j’en suis sûr, multipliera les visites au musée.
- Je vous en prie, tout le plaisir était pour moi et j’avoue que je partage votre enthousiasme M. Urich.


To be continued...

4 commentaires:

  1. Oups, il y a un gros problème de lisibilité à cause de la couleur de police choisie (jaune sur blanc, ça arrache les yeux...)
    Sinon, ça manque peut-être un peu d'interaction au début (grosse réplique du directeur avant que Ben Urich ne parle...). Les orientaux étant plutôt des gens réservés, j'aurais plus vu Urich cuisiner son interlocuteur pour obtenir le max de détails...
    Bon courage pour la suite (c'est en forgeant...)

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  2. Euh c'est bizarre j'ai pourtant pas mit de police jaune sur ce post ! Et pour le reste c'est fait exprès, j'ai voulu faire en sorte qu'on comprenne seulement à la fin du texte qu'il s'agit là d'une interview de Ben Urich à un directeur de musée, bah on dira que Ben était trop occupé à prendre des notes lol

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  3. Moi j'aime bien le côté monologue pour commencer avec la révélation de l'interview en fait.

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  4. C'est pourtant une technique très Bendisienne ce long monologue avec un mystérieux interlocuteur mais je trouve aussi cela très efficace. Ici la présence de Urich est en fait purement anecdotique c'est aussi une façon de conserver un élément de l'univers de Dardevil dans une histoire qui n'a pas grand chose du Marvelverse.

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